Atelier de formation « Femmes, Gouvernance endogène et Prévention des conflits au Sud Kivu
INTRODUCTION
Il existe aujourd’hui une diversité d’instruments relatifs aux femmes. Ces instruments qui réglementent l’implication des femmes dans les processus de prévention et de construction de la paix à tous les niveaux contribuent par la même au relèvement des sociétés post-conflits. Il s’est opéré une meilleure compréhension du rôle des femmes dans l’instauration d’une paix durable ; du statut exclusif de victimes de guerres, elles sont passées à celui de participantes actives aux processus de paix.
Nous pouvons nous référer à certains de ces instruments qui existent au niveau global comme :
- La Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) ou « Déclaration des Droits des femmes »
- La Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies Et au niveau régional africain comme :
- La Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, et son Protocole additionnel relatif aux Droits des Femmes ;
I. AU PLAN GLOBAL
- La Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) : Adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée Générale des Nations unies, cette convention est entrée en vigueur le 3 septembre 1981 et a été ratifiée par 174 pays. Elle occupe une place importante parmi les traités internationaux relatifs aux droits de la personne humaine. En même temps qu’elle rappelle les droits inaliénables des femmes, elle énonce un programme d’action pour que les Etats parties garantissent l’exercice de ces droits. Elle tend à atténuer les effets négatifs du patriarcat sur la femme.
Ce plan couvre trois aspects :
1- Les droits civiques et le statut juridique
- L’exercice du droit fondamental que constitue la participation à la vie politique ;
- La possibilité de représenter son pays au niveau international ;
- La Convention insiste particulièrement sur la situation des femmes rurales qui doivent être prises en compte dans la planification des politiques.
2- La procréation
Dans son préambule, la Convention ne déclare que le « rôle de la femme dans la procréation ne doit pas être une cause de discrimination ». Il est recommandé aux Etats de bien faire comprendre que la maternité est une fonction sociale qui ne doit pas entraver son épanouissement.
3- Incidences des facteurs culturels sur les relations entre les hommes et les femmes
Tout en reconnaissant que la culture et la tradition peuvent contribuer à restreindre l’exercice par les femmes de leurs droits fondamentaux, la Convention a voulu élargir la conception que l’on a des Droits de l’Homme. Elle incite les Etats à contribuer aux changements des comportements et des mentalités afin de parvenir à l’élimination des stéréotypes.
Beaucoup d’Etats en conflits ou post-conflits sont signataires de cette Convention. La prise en compte de ses principes dans l’élaboration des nouvelles Constitutions et le renforcement des institutions a permis des avancées importantes dans l’instauration de la démocratie dans ces pays.
Rappel des principaux instruments juridiques et mécanismes sur les femmes dans la prévention des conflits, Madame …. , Juriste
Les femmes ont droit à une existence pacifique et ont le droit de participer à la promotion et au maintien de la paix. Cette paix sans laquelle aucun idéal ne peut être atteint,
Je vous exhorte à faire un état de lieux exhaustif sur le rôle et les responsabilités des femmes en matière de gouvernance endogène et de prévention des conflits dans les pays
LES MÉCANISMES AFRICAINS
Des mécanismes tendent à compléter ou à renforcer les instruments déjà existants :
- Le Protocole à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits des Femmes
Dans son article 18, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’OUA du 21 octobre 1986 déclarait : « L’Etat a le droit de veiller à l’élimination de toute discrimination contre la femme et d’assurer la protection de la femme et de l’enfant tels que stipulés dans les déclarations et conventions internationales. »
Cependant c’est le protocole à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux Droits des Femmes, adopté par la deuxième session ordinaire de la Conférence de l’Union, le 11 juillet 2003, à Maputo qui permettra une spécification explicite du principe d’égalité entre homme et femme.
Il prône :
- L’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ;
- Le droit de participation au processus politique et à la prise de décision ;
- Le droit au respect de l’intégrité physique et à la sécurité ;
- Le droit à la protection des femmes dans les conflits armés ;
- Le droit à la paix.
Il encourage l’application effective de ces principes par les Etats et les engagent à adopter des mesures nécessaires au plan national pour une réalisation effective des droits reconnus dans ce protocole mais aussi pour assurer la participation accrue des femmes aux processus de prévention, de gestion et de règlement des conflits aux niveau local, régional et continental.
CONCLUSION
- Au niveau national, deux faiblesses peuvent être soulignées : leur méconnaissance par les femmes et l’insuffisance des moyens d’action et de mise en œuvre.
- La participation des femmes dans les processus et mécanismes de révision des constitutions et des lois électorales, est très faible. Même si certains pays ont opté pour la parité et d’autres pour un système de quotas, il reste encore beaucoup à faire pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations.
- Si la plupart des textes ont été adoptés par les Etats, il est nécessaire qu’il y ait une harmonisation avec les législations nationales.
- Il faut plus qu’une déclaration de principes pour transformer les attitudes les pratiques et les perceptions. Bien qu’étant très actives dans des domaines comme la politique pendant les conflits, les femmes ont tendance à retourner à leur rôle traditionnel par la suite.
- Il y a en outre une absence de mesures pouvant amener les Etats à les appliquer
a) Comment valoriser les capacités des femmes congolaises?
Un soutien de la part de toute la population, mais aussi de la part des Autorités compétentes ainsi que la contribution des ONG permettant de valoriser les capacités des femmes africaines.
b) Comment renforcer les capacités des femmes dans la prise de décision ?
- Nomination des femmes au niveau des postes à responsabilités pour qu’elles soient présentes au niveau de toutes les discussions ;
- Mise en application effective du système des quotas, de la CEDEF, de toutes les décisions en faveur de la femme ;
- Importance de la vie associative.
c) Comment peut-on articuler les mécanismes déjà existants relatifs aux rôles des femmes dans l’exercice de leurs responsabilités en matière de prévention de conflits?
- Promouvoir l’émergence des structures déjà existantes ;
- Conjuguer les efforts des structures car l’union fait la force et se regrouper en réseau ou fédération
- Suivre et évaluer des actions de développement ;
- Prendre des mesures d’éradication de l’insécurité.
d) Comment encourager les Etats à les appliquer ?
- Organiser des rencontres régulières ;
- Faire le suivi de l’application des lois et règlements ;
- Mettre l’accent sur la réinsertion ;
- Réclamer conseils et assistance. *
e) Quelles stratégies tirées des expériences de négociation et de résolution des conflits par les femmes ou les organisations de femmes ?
- Mise en œuvre de programme d’urgence ;
- Élaboration de programme de développement ;
- Renforcement des capacités ;
- Coordination ;
- Dialogue pour la paix ;
- Justice sociale pour le maintien de la paix ;
- Mise en place des stratégies pour une plus grande participation des femmes.
La question de l’implication des femmes dans la reconstruction post-conflit est clairement posée dans la résolution 1325 (2000) du Conseil de Sécurité. Cette résolution a demandé à tous les intéressés d’incorporer une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans les efforts de reconstruction post-conflit et de tenir compte des besoins particuliers des femmes et des petites filles. Dans une déclaration faite en 2002, le Président du Conseil de sécurité a réaffirmé l’importance de l’adoption d’une démarche sexo-spécifique dans les opérations de reconstruction post-conflit.
Dans une situation comme celle des femmes de la République Démocratique du Congo, pays qui sort à peine d’une guerre de plus 2 décennies, il semble être intéressant d’examiner comment les femmes participent à la reconstruction post-conflit d’un Etat. Pour y parvenir, nous commencerons par montrer comment les femmes ont été de grandes victimes de la guerre et comment elles se sont impliquées dans la résolution du conflit. Ensuite, nous allons mettre en évidence le rôle des femmes dans le processus de reconstruction post-conflit, et enfin formuler des stratégies pour l’autonomisation des femmes en R.D.C.