La  Mutuelle de solidarité, une stratégie de lutte contre la pauvreté des femmes vulnérables  au Sud Kivu, RD Congo.

Catégorie : Publications & Rapports

Cas des femmes de KANIOLA, Territoire de Walungu, SUD KIVU, RDCONGO

© Février 2016, Par Odette IRANGA, Technicienne en Développement Rural. 
Niveau de technicité : A0. 
Secrétaire Exécutive chez Peuples Sans Voix

   La pratique de Mutuelle de Solidarité  au Sud Kivu  est en train de faire bonheur chez les femmes démunis qui ne peuvent  pas  accéder aux  institutions  de micro finance.   Le but  de  ce  groupe  d’entraide est d’apprendre aux femmes comment générer les revenus avec peu d’argent.

les leçons tirées des expériences dans  nos activités  d’appui  aux femmes  vulnérables  ont montré que le microcrédit ne peut enclencher une dynamique d’accumulation à long terme que lorsqu’il y a des possibilités d’une part d’obtenir les crédits d’un montant significatif et de manière très régulière et d’autre part de pouvoir les multiplier afin de diversifier les activités génératrices de revenus et assurer les dépenses quotidiennes. Il est alors indispensable de regarder l'évolution des indicateurs sur un laps de temps relativement long pour pouvoir distinguer des variations temporaires des tendances à plus long terme.

Le type d'activité génératrice de revenus soutenu par le crédit est également un aspect clé : l’apprentissage de nouveaux métiers (, internet, couture, broderie, tapisserie, ...) permettant de sortir des activités traditionnelles et à moindre risque, (fleurs, élevage, …) peut constituer un indicateur intéressant. Par ailleurs, on a pu souvent constater que les femmes utilisaient le microcrédit essentiellement pour les dépenses d’éducation ou de santé.

 Nous citons  à titre d’exemple certaines types d’indicateurs à savoir :  Changement de la situation financière personnelle , Part de contribution au revenu du ménage, de l'évolution de celle-ci, de la nature de cette contribution (régularité et variation) ,  Actifs immobiliers (habitation et terres) enregistrés au nom de l'époux, de l'épouse, d'un autre membre de la famille mais aussi possession d'un compte épargne , participation à une tontine …

 Madame Joséphine NYENYEZI, veuve et mère de 8 enfants déclare : « Grâce à la mutuelle de solidarité, nous avons appris comment fructifier nos affaires  avec le peu d’argent à notre disposition : une  contribution de 1000 Francs Congolais ( $ US 1.1 ) par personne hebdomadairement . Nous sommes  dix personnes dans notre groupe d’entraide, ce qui nous fait 40000 FC ($  USD 42.55) les deux semaines. Nous gardons cet argent dans deux caisses ; la caisse  verte, et  une caisse  rouge respectivement en raison du soutien aux frères malades et vulnérable et aussi pour le  financement des membres de la mutuelle.

La caisse verte qui sert d’investissement, me permet de me payer des habits, de payer des frais scolaires à mes enfants et de faire un peu d’élevage.

La Mutuelle  de solidarité   m’a prêté un montant de $ 30 que j’ai investi  dans l’élevage, des cochons qui   ont déjà mis bas plus de deux fois et cela élève mon économie. Si je vends un porc adulte, cela me vaut $150.Ensuite la Mutuelle   de solidarité  m’a permis d’améliorer la production champêtre avec l’usage de la fumure issus  des porcs. En effet, nous avons été initié à la création des compostes. C’est avec la mutuelle  de solidarité  que j’ai appris à cultiver les choux fleurs, les aubergines et d’autres sortes de légumes etc. J’ai même  l’habitude d’utiliser l’engrais pour planter les maniocs, les patates douces, les arbres etc. Bref, un changement considérable est remarquable dans ma vie depuis que j’ai goûté au fruit de groupe d’entraide. Certes, rien ne m’est donné en nature ou en argent mais la connaissance gagnée me permet de me procurer ce dont j’ai besoin ; ce qui est une grande réussite. Mon plus grand souhait est de voir plus de personnes puisées à cette même source ».

 

 

 

 

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