La recherche de l’eau dans la localité de Budodo, groupement de Kaniola, territoire de Walungu, province du Sud-Kivu.

Catégorie : Publications & Rapports

La localité de Budodo est une entité rurale distante de 60 km de la ville de Bukavu, chef lieu de la province. Peuple Sans Voix intervient dans la zone en faveur des femmes vulnérables. En plus des problèmes d’ordres socio-économiques qui touchent la quasi totalité de la communauté, le manque d’eau dans le milieu précarise encore plus la vie des femmes, des filles et des enfants.

C’est ainsi que vers 4 heures du matin, c’est devenu un spectacle de voir des attroupements des personnes autour de quelques points d’eau et bornes fontaines.

Ci par là, se sont aussi des longues files de bidons vides rangés devant une borne fontaine sans eau. L’on se rappellera que la plupart de ces infrastructures avaient été construites par certaines ONG de développement.

Aujourd‘hui le rendement a baissé suite aux multiples déviations de l’eau provenant de la source de captage tout au long de son de son parcours par la grande majorité de la population. Concernant la collecte de l’eau de pluie, c’est seulement à l’intérieur de quelques édifices publiques (chapelles, bureau, écoles et dispensaires) présentes dans le milieu que l’on peut voir un ou deux réservoirs d’eau ‘Tank’ perches sur des piliers.

D’ailleurs l’irrégularité des pluies et des saisons ne permet jamais de satisfaire les besoins de leurs usagers. C’est pourquoi dans ces édifices, il y’a toujours un personnel affecté pour la recherche de l’eau. La responsable de la chapelle de Budodo nous a dit qu’elle emploi 3 femmes pour remplir ce service.

Ces femmes font chaque jour 10 trajets aller /retour à la source la plus proche, située à une heure de marche avec un bidon de 20 litres d’eau.

Beaucoup d’habitants de la localité déplorent la disparation des sources d’eau qui se trouvaient jadis à proximité de la localité. Ils ont affirmé que cette situation est consécutive aux érosions du sol, de l’abattage des arbres qui a provoqué l’affaissement des pentes.

Aujourd’hui, l’éloignement des points d’eau des habitations a fait de la recherche de l’eau une activité permanente des femmes, des filles et des enfants. Chaque jour ces deniers font la corvée de l’eau avec d’autres taches qui leur sont attribues au sein de leur famille. C’est dans ce cadre que les enfants sont éduqués pour aller à l’école munis de leur cartable et d’un bidon vide de 5 ou 10 litres afin de puiser l’eau à la sortie de l’école. Le samedi, jour réservé au travail manuel qui consiste à faire la propreté des classes, ce sont les écoliers qui apportent l’eau à l’école.

Des études ont analyse les différentes taches journalières effectuées par les femmes et les hommes en milieu rural et avaient dégagées que c’est la femme qui travaille plus que l’homme.

Au vu de la multiplicité des charges de la femme, d’aucuns ont qualifie la femme rurale de la ‘femme aux milles bras’.

Selon l’avis de quelques femmes devenues des relais communautaires et autres actrices de changement à Budodo, ces dernières ont témoigné que leur changement est le fruit de leurs multiples participations aux activités associatives qui ont été organisées dans leur milieu. Ainsi d’autres femmes et filles pourraient aspirer à ce changement si une fois leurs taches soient allégées en général et en particulier celle de la corvée de l’eau.

La réhabilitation d’anciennes sources, la protection de l’environnement et la purification de d’eau des marigots utilisées par la population, sont parmi les actions à mener en faveur de toute la communauté de Budodo.